En fait, on a l’impression d’être sur des rails, pré-programmée, et pour autant ce n’est pas une pré-programmation familiale…Moi je ne viens pas d’un milieu d’ingénieur, on ne peut pas dire ça. Des fois, il y a aussi cette pré-programmation, qui fait que vous êtes dans un monde où tout le monde a été médecin, ingénieur, etc, et puis naturellement ça se transmet. En l’occurrence, c’était plus une pré-programmation scolaire.
Conscience et liberté
Prends conscience de ton environnement, prends conscience de ce qui te plaît et ce qui ne te plaît pas, et après tu feras les bons choix en connaissance de cause. De toutes façons il ne faut pas se leurrer, ça n’existe pas l’entreprise idéale, ça n’existe pas la situation idéale, mais prends conscience de qui tu es et surtout de ce qui te plaît et de ce qui ne te plaît pas. Et je trouve que ça, ça donne une liberté. La liberté aussi, à un moment de, même si c’est difficile de savoir que, si vraiment ça ne te convient pas, effectivement il faut partir, après avoir étudié un certain nombre de solutions. Il faut le comprendre, pour moi c’est quelque chose d’important à transmettre. Ça donne une liberté.
Écoute et pragmatisme
Des fois, on a voulu des choses, on a été un peu en frontal, et ce n’est pas parce qu’elle ne hiérarchisait pas, c’est qu’elle ne pouvait pas à ce moment-là. Après il y a des ’tempéraments’ : revenir 10 fois à la charge sur un sujet, ce que je ferais différemment aujourd’hui parce que je laisserais plus le temps. Je laisserais plus le temps au temps, c’est-à-dire que je comprendrais plus vite pourquoi telle proposition n’aboutit pas ou pourquoi je n’ai pas gain de cause. Je ne parle pas de revendication personnelle en général, parce qu’il faut comprendre que chacun a ses propres pressions, intérêts. Ce n’est pas toujours facile non plus. On ne peut pas penser qu’on maîtrise sa vie comme ça, c’est simplement savoir écouter les signaux, et puis savoir se projeter. Et ne pas les subir : transformer la contrainte en opportunité, c’est-à-dire aussi savoir rebondir là-dessus, savoir s’enrichir des expériences. C’est quelque chose d’important.
Réunion ou enfant ?
Ce qui passe en priorité, même si ce n’est pas toujours facile, c’est normalement l’enfant. C’est nouveau pour soi : on passe d’un monde sans contraintes à un monde où on a quand même des contraintes. Mais justement ce n’est pas facile, car quelques fois, c’est le boulot qui passe en priorité. Ça fait mal quand on se prend ça en pleine figure. Effectivement, des réunions où l’enfant est malade le matin, et vous le plantez un peu en disant : ’je ne peux pas louper ma réunion, j’abandonne’. Du coup, quand on se prend ça en pleine figure, ce n’est pas facile.