Pourquoi faire un plan d’écriture ?
« Faire un plan » avant d’écrire la moindre ligne résonne souvent dans nos têtes comme un de ces leitmotivs entendu tout au long de nos études. Évidemment, maintenant que ni vous ni moi n’avons de compte à rendre à un enseignant, on a tendance à « zapper » l’étape du plan. Je vais essayer de vous montrer combien ne pas faire de plan d’écriture est une erreur magistrale !
Faire un plan, c’est organiser ses idées
Chercher les idées qui vont servir notre écrit, puis les organiser en un ensemble cohérent est une étape essentielle. En effet, elle permet :
de faire le point (et le tri) dans les informations dont on dispose (ou pas, et dans ce cas, on sait qu’il faudra les chercher). Ici, le plan structure notre réflexion, afin que la succession de nos idées soit logique et cohérente pour notre lecteur,
de bien évaluer la situation de communication et ainsi d’adapter ce que l’on veut dire au destinataire. Ici, le plan guide la logique de rédaction en fonction des intentions que nous avons à l’égard de notre lecteur.
Et ce, sans s’encombrer du choix de vocabulaire ou de la construction des phrases. Le plan exige seulement l’énumération des idées principales puis des idées secondaires ainsi que des exemples ou des faits pour les illustrer. A ce stade, l’écriture est sommaire, voire télégraphique. Ainsi, nous avons l’esprit suffisamment libéré pour uniquement nous concentrer l’organisation des informations que l’on va utiliser.
Hiérarchiser les informations
La rédaction d’un écrit implique toujours de rassembler puis trier et classer un nombre important d’informations. Le plus important est de repérer l’essentiel du secondaire. C’est la meilleure façon de choisir un ordre de présentation des idées qui favorise la compréhension de votre lecteur. Celui-ci vous lira alors sans effort.
Pour commencer, il faut poser l’idée centrale du sujet que vous voulez traiter : de quoi / sur quoi dois-je écrire ? La réponse idéale est évidemment une phrase courte, un peu comme un grand titre qui pose le sujet, qui exprime l’idée à faire passer auprès de son destinataire.
À partir de là, il faut organiser ses idées, les unes après les autres, les unes avec les autres. Selon moi, la technique qui permet le mieux de laisser s’exprimer sa créativité et de rassembler tout un ensemble d’informations autour d’un thème est la carte mentale. Elle permet non seulement d’en avoir une vue globale des différentes idées mais également d’établir des liens entre-elles.
Première étape : – rassembler toutes les idées qui peuvent servir votre écrit – regrouper celles qui appartiennent à la même famille – supprimer celles qui au final ne servent à rien compte tenu de votre objectif – compléter avec d’autres idées qui pourraient avoir de l’intérêt pour votre lecteur
Deuxième étape : – faire le tri dans les idées que l’on garde, c’est-à-dire repérer l’essentiel du secondaire afin d’avoir un message synthétique : « Le secret d’ennuyer est celui de tout dire » a écrit Voltaire dans son « Candide ». Comme quoi un auteur littéraire peut parfaitement résumer un des secret d’un écrits de travail efficace ! Pour faire ce travail de synthèse des idées, j’utilise un autre type de carte, qui se présente sous la forme d’une arborescence.
Les idées principales sont des informations importantes. Elles expriment les idées force (principaux sujets) d’un texte, sans aller dans le détail. Les idées secondaires complètent les idées principales avec des précisions, des explications détaillées.
La situation de communication
Le choix du plan d’écriture dépend de la situation de communication. Celle-ci s’analyse avec série de cinq questions :
qui écrit ? dans quel but ?
qui va lire ? quelle est la position hiérarchique ou fonctionnelle du destinataire par rapport à l’émetteur (le rédacteur du document) ? Que représente le rédacteur pour ce destinataire ? Écrit-il en son nom propre ? au nom de sa fonction ? ou au nom de son entreprise ? Quelle est sa connaissance du sujet traité dans le document écrit ? Pour quelle raison va-t-il lire votre document ?
quel est l’objectif poursuivi par le rédacteur ? Informer son lecteur ? Le persuader ? Le faire agir ? Quelle réaction le rédacteur souhaite-t-il provoquer chez son lecteur ? Ne jamais oublier qu’un écrit professionnel est un acte de communication à l’égard d’une personne – qui a une attente spécifique, – à laquelle on demande quelque chose, ou encore – dont on attend quelque chose en retour.
quel est le contenu du message ? pour écrire quoi ?
dans quelles circonstances le message est produit ? Il s’agit de bien repérer le lieu (où ?), le moment (quand ?) ainsi que le support à adopter (on ne structure pas de la même façon un courriel, un note de service, un rapport ou un courrier).
Une fois que vous avez tous ces éléments en main, vous allez pouvoir choisir votre plan d’écriture. Nous verrons dans un prochain billet qu’il n’existe pas de plan unique, magique ou idéal mais DES plans d’écriture. Il y a quasiment un plan pour chaque objectif de communication (on en revient encore à l’objectif poursuivi par le rédacteur) d’un écrit de travail : informer, attirer l’attention, persuader, faire agir.