Depuis plusieurs années, les entreprises françaises rencontrent des difficultés croissantes pour recruter des candidats, une situation qui s’est aggravée avec la crise sanitaire de Covid-19. En 2024, bien que les prévisions montrent une intention de recruter plus de trois millions d’employés, beaucoup de postes restent vacants. Quelles sont les raisons de cette situation et quelles solutions peuvent être envisagées ?
Un marché de l’emploi sous tension
Environ 72 % des postes à pourvoir en 2023 concernent des contrats durables, comme des CDI ou des CDD de plus de six mois. Mais malgré cette stabilité apparente, près de 61 % des processus de recrutement sont jugés difficiles par les entreprises. Ce phénomène n’est pas nouveau, mais a été exacerbé depuis la pandémie de Covid-19. Les petites entreprises, notamment celles comptant moins de 50 employés, jouent un rôle dans cette tendance avec sept projets d’embauche sur dix les concernant. Pour gérer ces défis, certaines entreprises se tournent vers un logiciel de recrutement afin de faciliter le processus et d’attirer les bons candidats. Parmi les secteurs affichant une forte demande de main-d’œuvre, on trouve le commerce et la réparation automobile, l’hébergement et la restauration, ainsi que les services à la personne. Plus spécifiquement, des métiers tels que serveurs de café, aides à domicile, assistants de santé et professionnels de l’animation socioculturelle sont particulièrement recherchés. Malgré cette demande élevée, ces métiers connaissent aussi des difficultés importantes de recrutement.
Quelles sont les raisons des difficultés de recrutement ?
Certains métiers se distinguent par leurs taux de difficulté élevés en matière de recrutement. Par exemple, les couvreurs-zingueurs, les aides-soignants, les chauffeurs de transport public et les techniciens médicaux peinent à attirer des candidats qualifiés. Cette situation s’explique souvent par des conditions de travail exigeantes, telles que des horaires atypiques, des tâches physiques ou des environnements de travail perçus négativement. L’une des principales causes évoquées par les employeurs est l’inadéquation entre les compétences des candidats et les exigences des postes. Près de 79 %, des employeurs constatent un décalage entre leurs attentes et les profils disponibles. La perception négative de certains emplois contribue également aux difficultés de recrutement. Les travailleurs potentiels hésitent à postuler pour des postes nécessitant des efforts physiques intenses ou offrant peu de flexibilité horaire. La crise du Covid-19 a renforcé la prise de conscience des travailleurs quant à leurs conditions de travail. Nombre d’entre eux ont opté pour des changements de carrière, cherchant des emplois offrant un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Cette évolution explique en partie pourquoi certaines professions autrefois attractives peinent aujourd’hui à séduire des candidats.
Des initiatives et solutions pour réduire les tensions
Face à ces enjeux, le gouvernement a sollicité l’intervention de France Travail afin de faciliter l’intégration des demandeurs d’emploi dans les métiers en tension. L’objectif principal est de placer des candidats formés ou requalifiés là où les besoins sont les plus pressants. Pour rendre les métiers en tension plus attractifs, il est important d‘améliorer les conditions de travail. Il s’agit notamment de repenser les horaires de travail, de réduire la pénibilité des tâches et de valoriser ces métiers auprès du grand public.