21 novembre 2024, 19:20 PM

Comment lever des millions pour lancer sa start-up ?

Vous avez une idée de génie, mais pas un kopeck ? Pas de problème : les fondatrices de Frichti, MonShowroom, Oh My Cream ou encore Selectionnist nous ont raconté comment elles ont réussi à lever des millions pour lancer leur start-up.

 

Séverine Grégoire, co-fondatrice de MonShowroom.com (4,5 millions d’euros levés) et Mes Docteurs (1,2 million) :

Trouver un business angel Aujourd’hui, le monde de l’entrepreneuriat est bien structuré : même sans avoir beaucoup de ‘love money’ (argent investi par vos richissimes proches) ni sortir d’un programme de HEC, vous avez votre chance. La première chose à faire est de trouver un investisseur providentiel, un entrepreneur qui a de l’argent et qui veut accompagner d’autres start-up. Vous récoltez entre 0 et 500.000 euros, de quoi démarrer la phase d’amorçage : mettre en œuvre le concept, tester le marché, réajuster, revenir avec des chiffres qui permettront ensuite de faire une deuxième collecte de fonds. L’investisseur ouvre aussi son carnet d’adresses et fait office de mentor. L’association France Angels a des réseaux dans chaque région, il faut envoyer son dossier !

 

Julia Bijaoui, co-fondatrice de Frichti (43 millions d’euros levés) :

Penser aux critères de l’investisseur Un investisseur prend un risque énorme en misant sur une start-up débutante. Il analyse trois paramètres essentiels pour voir si le projet est suffisamment porteur et ambitieux. D’abord, est-ce que la taille du marché visé est importante ? Puis, la récurrence du besoin auquel on répond : plus elle est forte, plus on peut fidéliser le client sur le long terme. Ce n’est pas pareil de vendre une aiguille à coudre ou de proposer des plats deux à trois fois par jour. Enfin, la scalabilité : comment faire grandir son affaire, sans forcément dépenser plus.

 

Tatiana Jama, co-fondatrice de Dealissime (1 million), Selectionnist (2,5 millions) et VisualBot.ai :

Networker entre deux levées, de façon désintéressée Après la phase d’amorçage dite aussi ’seed’ (en dessous d’un million), arrive la phase d’investissement appelée ’série A’ (entre 2 et 3 millions) puis de développement, dite ’série B’ et ’C’. Pour chacune de ces levées, les enjeux et les personnes à démarcher sont différentes. L’idéal est d’anticiper et de commencer à créer du lien avec des fonds ou gros investisseurs entre la phase seed et la phase ’série A’. Ça tient en un mail annuel pour présenter la start-up et tenir au courant de son état d’avancement. Un café pour discuter des meilleures pratiques. Moins tu as besoin des gens sur le moment, plus les relations sont désintéressées… et efficaces pour la suite. Le jour où tu dois les solliciter, cela semble plus naturel – et attractif – que d’arriver immédiatement en position de demande, avec le couteau sous la gorge.

 

Juliette Lévy, fondatrice d’Oh My Cream (7,6 millions d’euros levés) :

Un fond investit avant tout sur vous Dès le premier jour, il faut savoir où l’on veut aller et ce qu’on veut être dans 5 ou 10 ans. On peut seulement douter du ’comment’. L’entrepreneur est un vendeur : il doit convaincre des salariés, des investisseurs et des clients de le rejoindre, et des graphiques ne suffisent pas. On suit avant tout une personnalité ou une équipe, qui doit montrer une vision claire et solide, de la passion et des convictions. Pour déstresser, bossez à fond votre sujet et surtout, n’oubliez pas que les investisseurs ne sont pas ’au-dessus’ de vous : ils ont autant besoin de bons projets que vous d’argent. Au final, c’est comme un speed-dating pour trouver le perfect match.